Le cercle vicieux du caca
La constipation est l'une des raisons les plus fréquentes pour lesquelles les parents viennent consulter avec leurs enfants. La bonne nouvelle, c'est que ce problème est généralement facile à résoudre et n'est que rarement le symptôme d'une maladie.
Lorsqu'un nourrisson est allaité, presque tout est permis en matière de selles : de dix fois par jour à seulement tous les dix jours. Liquides, pâteuses, hachées, parfois un peu plus mousseuses, parfois moins, verdâtres, jaunâtres, orange, brunes - peu importe, surtout si le bébé se porte bien, qu'il est agile et actif et qu'il boit bien. Important : les selles ne doivent pas être décolorées - cela pourrait être le signe d'une maladie biliaire congénitale et il faut rapidement consulter le pédiatre. Si le nourrisson n'est pas allaité, la fréquence des selles est normalement quotidienne, mais elle peut très bien n'être qu'un jour sur deux ou sur trois si le bébé se porte bien.
Lorsque l'alimentation complémentaire est introduite entre le 4e et le 6e mois, de très nombreux bébés connaissent une phase de légère constipation. Souvent, celle-ci peut être résolue sans problème en massant beaucoup le ventre (dans le sens des aiguilles d'une montre autour du nombril), en restant patient et en donnant très tôt de petites quantités de purée de pommes ou de poires. Ces deux types de fruits ont souvent un excellent effet sur le transit intestinal.
Le véritable problème de constipation se pose classiquement chez les enfants en bas âge, entre deux et quatre ans. Si les enfants vont régulièrement à la selle, il n'y a pas lieu de s'inquiéter d'une cause organique, car dans presque tous les cas, il s'agit simplement d'un problème de tête - mais souvent très persistant.
Si un jeune enfant fait l'expérience que faire ses besoins est douloureux, il arrive malheureusement souvent que l'enfant n'ose plus pousser. Conséquence logique : de plus en plus de selles s'accumulent dans l'intestin, deviennent de plus en plus solides et sont d'autant plus difficiles à expulser. Et c'est le début du cercle vicieux.
Il est alors important d'agir rapidement : d'une part, il faut administrer un laxatif adapté à l'enfant sous forme de suppositoire ou de lavement dans les fesses (les deux sont disponibles en pharmacie). D'autre part, il faut donner à l'enfant une poudre qui permet aux selles de rester molles, de moins s'agglutiner et donc d'être plus faciles à évacuer. Il existe diverses préparations avec des goûts différents. Le principe actif est le lactulose ou, en général, le macrogol, qui est plus efficace. Très important : lorsque les mesures sont efficaces, il ne faut en aucun cas arrêter trop vite l'émollient pour selles ! L'enfant doit faire l'expérience sur une longue période, par expérience au moins trois mois, que les selles ne font pas mal et ne sont pas désagréables. Ensuite, il finira par glisser à nouveau tout seul.
Il ne faut pas avoir peur de l'accoutumance ou des effets secondaires. Les médicaments ne sont rien d'autre que des graines de psyllium ou de lin fabriquées artificiellement, c'est-à-dire des substances gonflantes qui permettent aux selles de rester moelleuses et souples. On peut bien sûr aussi utiliser des produits naturels. L'expérience montre toutefois que le psyllium ne suscite guère d'enthousiasme chez un enfant de deux ans.
Et quand consulter un médecin ?
Lorsque la couleur des selles d'un nourrisson est très claire, presque blanche.
Lorsqu'un bébé a des problèmes de selles depuis son plus jeune âge.
Lorsqu'une constipation est si tenace qu'elle ne s'améliore pas après des semaines, même avec les médicaments susmentionnés.
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